Outer Wilds: à la découverte de mini infinités

Voici Outer Wilds

Explorer l’espace et le temps en minuscule

Dans ce jeu, on incarne un jeune astronaute qui entame sa première mission spatiale. Armé d’un vaisseau spatial en bois, d’un radar, d’une sonde et d’un nouveau gadget de traduction de notre invention, on va découvrir des mystères, des réponses et bien plus! On n'a qu'une vingtaine de minutes pour découvrir ce monde qui évolue rapidement. Lorsque le temps est écoulé, le monde est restauré à son état initial et on recommence au point de départ. En fait, seulement nos connaissances persistent entre les cycles.

Mécanique de journal qui nous aide à garder une trace de nos découvertes, faire des liens et élucider les mystères au long de l’aventure

Des planètes ahurissantes

22 minutes pour explorer 6 planètes à l’intérieur d’un système solaire de moins de 50km, ça fait un bien petit monde! Les chiffres peuvent être peu impressionnants, mais ce que Mobius Digital, développeur du jeu, a réussi à tasser dans ce petit espace-temps est extraordinaire. Chaque tournant est une nouvelle découverte étonnante et chaque planète contient son lot de surprises, d’ailleurs elles ont chacune une mécanique qui lui est propre!

Cette planète se désintègre peu à peu et s’écroule dans le trou noir en son centre

Casse-tête avec exploration totalement libre

C’est difficile de parler du jeu sans ruiner l’expérience parce que tout le gameplay et toute la mécanique gravitent autour de découvertes inattendues. J’essaie donc de contenir tout mon enthousiasme autour des moments qui m’ont ébloui. Si je devais le décrire rapidement je dirais que c’est un mélange de Myst (pour le mystère), The Witness (pour la liberté dans les puzzles), de Majora’s Mask (pour le cycle) et de No Man’s Sky (pour l’exploration spatiale). On part donc à la conquête de notre petit univers, élucidant des mystères à l’aide des indices éparpillés dans le système solaire. Comme dans The Witness, le monde est un bac à sable où nos connaissances acquises au long du jeu nous permettent non seulement de compléter les casse-têtes, mais aussi d’identifier des casse-têtes cachés en pleine vue.

La première chose qu’on voit à au début de chaque cycle

Bémol: les contrôles et la navigation approximatives

Les contrôles sont un peu bizarres, pas 100% agréables. Les actions sont assez intuitives, y'a pas grand actions que le protagoniste peut faire de toute façon. C’est plus à cause de la façon dont le personnage et le vaisseau bougent. Le contrôle de vaisseau et les atterrissages peuvent être difficiles et frustrants. Surtout la première fois qu’on se rend compte que le pilote automatique n’est aucunement intelligent et va te lancer dans le soleil si tu ne fais pas attention. Aussi, certainement à cause de la physique particulière, le personnage peut se contrôler étrangement et même se faire être arrêté par une petite garnotte à terre. Mais vu que le jeu ne demande pas trop de manœuvres complexes et précises, je n’ai vécu que rarement de la frustration.

Atterrir est un art que peut-être certains n’auront pas la patience de pratiquer

Grandeur impressionante, graphismes okay

La musique est amusante et agréable lorsque présente. Les graphismes sont charmants, mais basse fidélité et plutôt basse qualité. J’ai l’impression que la direction artistique du graphisme a été choisie en fonction des capacités du studio (techniques et/ou artistiques) et non pour un esthétisme optimal. J’imagine que ce sont ces graphismes basse fidélité qui nous permettent de rapidement sauter de planète en planète, ce qui est un accomplissement très impressionnant!

Le jeu en entier en temps réel est montré dans cet écran

Le sentiment de liberté décuple l’impression d’aventure

Malgré un poli abrasif, le jeu offre une expérience unique et phénoménale. L’histoire entremêlée de casse-têtes à découvrir exactement dans l’ordre qu’on le souhaite donne un sentiment de liberté que j’ai rarement pu expérimenter dans un jeu vidéo, même des jeux 10 fois plus vastes et avec 10 fois plus de trucs à faire dedans. Une partie qui m’a coupé le souffle c’est de remarquer que seulement la culmination de toutes mes connaissances de ce monde peut me mener à la découverte ultime du jeu.

À partir de la première minute, on est invité à visiter des points d’intérêt. Même s’il n’y a aucune mécanique de débloquage, il faudra tous les visiter pour pouvoir finir le jeu

Verdict: Une expérience de découvertes sans égal.

Le jeu pourrait frustrer les gens moins habiles vu la difficulté à naviguer autour de la physique étrange des planètes/du vaisseau/du protagoniste. Il pourrait aussi moins plaire aux gens qui sont en recherche d’action, c'est un jeu purement de casse-têtes et explorations. Aussi, si vous cherchiez un simulateur d’espace, continuez vos recherches, ce n’est pas ici que vous allez le trouver. Malgré tout, c’est une expérience narrative et de casse-tête unique et magique. Découvrir un monde aussi étrange de façon aussi naturelle et mêler de façon aussi fusionnelle la narration avec la jouabilité tout en laissant au joueur 100% d’autonomie sur comment élucider les mystères, c’est rien de moins qu’un chef-d'œuvre!

Comparables:

Cette section vous propose des jeux populaires semblables et compare le jeu évalué à ceux-ci. Si vous avez aimé un de ces jeux, il est probable que vous aimerez le jeu évalué et vice-versa.

• The Witness: Comme The Witness, Outer Wilds est ce que j’appellerais un sandbox puzzle exploration game. Il propose un monde mystique, vaste et plein de possibilités qui se dévoile au fil des connaissances acquises lors de l’exploration. Distinction: The Witness a réussi à relayer les connaissances sans jamais utiliser de mots tandis que Outer Wilds utilise beaucoup d’exposition textuelle pour relayer les connaissances. Aussi, The Witness repose beaucoup moins sur une exploration grandiose.
• Return of the Obra Dinn: Comme dans Obra Dinn, à part pour un journal qui nous aide à organiser les indices trouvés, on n'est pas vraiment dirigés. Ce qui donne vraiment un sentiment de créer ton histoire et non de suivre une histoire. Contrairement à Obra Dinn, Outer Wilds n’impose aucun ordre à la narrative et aux découvertes.
• No Man’s Sky: Il y a de l’exploration spatiale et toute transition de planète à planète est sans cission, donc on a vraiment l’impression d’explorer un monde “réel.” Mais les features de voyage spatial sont autrement très peu réalistes. Admettons que ce ne sera pas le jeu qui soulagera votre besoin de Space Sim, mais l’exploration spatiale est quand même très présente et plaisante pour les fans du genre.
• Myst: Le monde dans lequel l’astronaute commence ressemble étrangement aux pins à bois rouge iconiques de Myst. Je suis pas mal certain que c’est un clin d'œil au classique. Bien que chaque casse-tête soit beaucoup plus facile dans Outer Wilds que dans Myst, la magnitude et la nature des mystères, l’espèce de brouillard de mystères qu’on découvre et puis dissipe au long du jeu, me font penser à Myst.
• Legend of Zelda: Majora’s Mask: Le jeu fonctionne sur une timeline qui recommence lorsqu’elle arrive à son terme. Éventuellement on doit se donner des buts précis et essayer de les accomplir durant le temps imparti. Certaines actions et certains endroits ne sont disponibles que pendant certains temps du cycle.